Par moments, j'ai l'impression que mon esprit est une fourmilière en constante agitation. Mes pensées sont des ouvrières aux allers et venues ininterrompus. Parfois, quelques mélodies entêtantes et quelques paroles suffisent à en apaiser le flux qui semble sans fin.
Mes idées se bousculent sans répit. Je pense à tout et à rien. Je ressens à la fois tout et rien, trop et pas assez.
Je fuis le silence car il accentue le vacarme dans ma tête, je recherche en permanence ce qui fera taire les voix.
Qu'est-ce qui arrêtera la nuée ardente qui parcourt mon esprit calcinant sur son passage la moindre parcelle de concentration que j'ai pu cultiver ?
Chacune de mes idées se consument dès la naissance, se changeant en braises qui alimentent le foyer de mes passions ou finissant sur la pile de cendre de mes projets avortés.
Mon âme erre sans cesse dans des contrées sans frontières. Elle voyage sans but au gré du vent.
Par moments, j'ai l'impression que mon esprit est une jungle luxuriante. Débordant de plantes et d'animaux exotiques mais aussi de dangers dissimulés dans l'ombre de ses immenses arbres. Je me noies dans ses rivières sans fonds et me perds dans ses hautes herbes.
Par moments j'ai l'impression de ne pas être seul. Le soir quand personne ne s'allonge à mes côtés dans mon lit, quand la présence humaine se fait rare, c'est dans ces moments là que je me sens le moins seul, dans ses moments chacune des facettes de ma personnalité tentent de s'accorder sur qui prendra le contrôle. C'est dans ces moments que les voix dans ma tête sont à la fois les plus bavardes et les plus silencieuses. C'est dans ces moments que le chaos se répands dans mon havre de paix.
Par moments, j'ai l'impression d'être trop et pas assez, seul et entouré. J'ai l'impression d'être vide et de déborder, d'être heureux et triste.
Par moments j'ai l'impression de n'être qu'une question sans réponse.
